Les différents indices d'efficacité que nous venons de voir, risque relatif, rapport des cotes (" odds-ratio "), différence des risques, et nombre de sujets qu'il faut traiter pour éviter un événement (NNT), ne véhiculent pas exactement la même information clinique. Ainsi, ces mesures ne donnent pas exactement les mêmes renseignements sur la pertinence clinique d'un effet. Les deux premières (rapport des cotes, risque relatif) sont des mesures relatives et estiment un bénéfice relatif, tandis que les deux dernières (différence des risques et NNT) mesurent un bénéfice absolu.
Le bénéfice relatif est plutôt une information explicative. Il est le reflet direct de l'efficacité du traitement. Il est en général constant d'une population à l'autre et sa valeur caractérise le traitement pour un large éventail de situations. C'est une information qui intéresse le chercheur.
Le bénéfice absolu reflète plus les conséquences apportées par un traitement au niveau d'une population. Il est spécifique d'une situation particulière : traitement caractérisé par son risque relatif, type de patients conditionnant le niveau de risque de base, durée de traitement ou de suivi. Il est plus pertinent en terme de santé publique.
Bénéfice relatif |
|
Bénéfice absolu |
|
Une réduction relative de risque de 30% est déjà une réduction conséquente, qui d'ailleurs n'est que rarement observée. Malgré cela, la pertinence clinique de cet effet dépend du risque de base. En effet, réduire en relatif de 30% un événement fréquent est bien plus intéressant que de réduire dans la même proportion un événement rare. Si le risque de base est de 50%, sous l'effet d'une réduction de 30%, il devient 35%, donnant une différence de risque de 15%. Avec un risque initial de 5%, la même réduction relative aboutit à un risque sous traitement de 3,5%, correspondant à une différence absolue de 1,5%. En terme d'événements évités pour 1000 sujets traités, le premier cas de figure correspond à 150 événements évités, tandis que le second à seulement 15. Aussi bien du point de vue de la santé publique, que du point de vue individuel, la première situation est plus intéressante que la seconde.